J 7 : Les isards de la Collada Verde


Népal en Pyrénées
Népal en Pyrénées

21 août : Au refuge Mariailles, le dortoir se réveille tôt et dès 6h30, la salle du petit déjeuner se remplie. L’intello et sa mule ont décidé de partir les premiers. Passer devant, tôt le matin, peut permettre de voir des animaux et aussi de prendre de bonnes photos avec la levée du soleil. Pour la mule, trotter à la fraiche est aussi bienvenue…

Une longue montée, par une facile route forestière, mène au Pla Guillem situé à 2300 m d’altitude. Une yourte (tibétaine ou népalaise ?) est installée là. Les indiens dorment à poing fermé. Le plat est magnifique, avec un sentier bordé de pierres blanches posées verticalement. Voilà qui est nouveau. Il mène à la crête frontière. De l’autre côté, la Réserve Naturelle du Prats de Mollo. Le soleil et le brouillard se battent pour conquérir la ligne de crête.

Vers l’ouest, un replat sans fin, entre 2300 et 2400 m, s’ouvre devant nous. 12 à 15 kilomètres à parcourir. La vue est magnifique dans toutes les directions. Ambiance Népal ? Why not ? En tout cas, une ambiance bien à part pour le massif pyrénéen. Le chemin est balisé de deux traits rouge et jaune, couleurs catalanes.

La forêt de sapin, côté français, tente de monter jusqu’à la crête. Plein de jeunes pousses se développent. Une conséquence du développement climatique probablement. Les cèpes de pins peuvent se ramasser à la pelle. Mais, on est trop loin pour qu’il y ait des amateurs et la mule, refuse nettement à l’idée d’être chargée plus.

Sur le replat à contre-jour, quelques isards se dessinent. Le cheminement va vers eux. En s’approchant, ce ne sont plus quelques animaux qui apparaissent mais bien une harde très conséquente. Nous approchons et l’intello se met à faire un décompte. Ils sont environ 70, absolument pas stressé par notre présence. Toujours à contre-jour, le décompte est refait pour arriver au même chiffre. Le compteur personnel de l’intello était monté à 115 isards. C’était en vallée d’Ossau sous les crêtes de Mondeilhs.

Les isards nous regardent passer. Des animaux absolument pas craintifs. La Réserve Naturelle du Prats de Mollo est derrière la crête. Ils se savent chez eux. Un beau moment qui compense le manque global de vie animale des Pyrénées catalanes, qu’elle soit sauvage ou pastorale.

La ligne de crête continue. Les volutes de brouillard essayent de la passer. En vain, mais le spectacle est magnifique. Dire que depuis le début de la journée, nous n’avons croisé que deux personnes !

La faim, mais aussi le vent frais, appellent une réponse. Il est 11h30, une cabane en tôle ondulée, la Porteille de Rotja, fait l’affaire. Etape suivante : la Porteille de Morens (2381 m) avant de descendre sur la station de ski catalane de Vall de Ter, située à 20 minutes de marche par un vilain sentier, sous la porteille (petit port ou col).

Cette arrivée sur la station est un moment de déception tellement la montagne est enlaidie, par de vilains bâtiments souffrant d’un indiscutable manque d’entretien et par les franches balafres que forment les pistes de ski sur les pentes. Ce constat est vrai partout. Dans les Pyrénées françaises comme espagnoles, les pistes de ski : d’énormes saignées qui déséquilibrent l’harmonie des paysages…

Recherche du refuge d’Ull de Ter qui est éloigné de la station elle-même. Situé face à un très beau cirque où la rocaille domine, le refuge est une beau bâtiment en pierre avec une atmosphère « vieux bois, vieux cuirs » à l’intérieur. Propre, bien tenu, le diner sera fait maison et de bonne tenue. Deux déceptions toutefois : la douche à 3 euros dans un local exigu où le réglage eau chaude, eau froide est impossible et l’annonce faite sur le site internet qu’une remise serait accordée aux membres des fédérations de montagne. L’intello sorti sa carte du CAF et… obtient un maigre 50 centimes d’euros de remise !

Preuve que nous sommes bien en Espagne : un chupa-chups, sucette crée en Catalogne, complétera le picnic du lendemain…

– par Bernard Boutin

 

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